Mante religieuse

Dictyoptera, Mantodea, Mantis religiosa

Les mantes religieuses (Mantis religiosa) sont des insectes communs mais très bien camouflés. Les mantes tirent leur nom de leur posture caractéristique, avec leurs pattes antérieures repliées sous leur tête, évoquant la position de quelqu’un en train de prier. Leur couleur varie en fonction de l’environnement, avec une teinte principalement verte, bien que certaines puissent adopter des nuances blanches ou jaunâtres, adaptées à leur habitat [1]. En général, elles s’adaptent aux saisons, devenant jaunes ou blanches en été lorsque l’herbe est sèche, et vertes en automne, après les pluies d’août qui reverdissent la végétation [1].

Mantis religiosa, une mante religieuse verte se tenant de face sur une fleur.
Mante religieuse

La Mante religieuse se trouve largement répartie à travers le monde, présente en Europe, en Asie, en Afrique, et ayant été introduite en Amérique du Nord. On peut observer ces insectes dans des endroits secs et chauds, sur des terrains calcaires, des pelouses sèches ou dans des prairies. Elles apprécient particulièrement les herbes hautes et les plantes épineuses, notamment celles de la famille des rosiers [1]. Les mantes peuvent également être présentes dans les jardins où l’herbe n’est pas tondue. Toutefois, elles sont menacées par l’utilisation d’insecticides et le fauchage précoce de l’herbe, ce qui augmente leur taux de mortalité.

Les Mantes religieuses sont principalement des chasseuses en embuscade. Grâce à leur camouflage, elles passent souvent inaperçues de leurs proies. Elles déploient ensuite leurs longues pattes antérieures, communément dites "ravisseuses," qui se replient pour capturer leur proie. Ces pattes antérieures sont munies de pointes piquantes pour une meilleure prise en main. Une fois postées sur une herbe, elles attendent pour saisir un insecte et le dévorer avec leurs puissantes mandibules.

Mantis religiosa, macrophotographie d'une mante religieuse dans son habitat naturel, une pelouse sèche au climat méditerranéen. Grand désert, Besançon, Franche-Comté, Doubs.
Mante religieuse
Une mante religieuse verte (Mantis religiosa) lèche et nettoie les piquants de ses pattes ravisseuses dont elle se sert pour capturer et tenir ses proies. Gros plan macro, vue de dessous.
Pattes ravisseuses de la mante religieuse

Les mantes religieuses s’accouplent une fois adultes en été. Les femelles mangent parfois le mâle avant ou après l’accouplement, ce qui leur permet d’avoir un premier repas très riche en protéines pour aider le développement de leurs oeufs. Les femelles mangent les mâles dans environs un tiers des cas [2] et les scientifiques ne sont pas vraiment certains des facteurs qui font que les femelles décident ou non de manger un mâle, mais cela dépend vraisemblablement de la nourriture disponible dans l’environnement au moment de l’accouplement [3]. Les mâles ne sont pas forcément perdant dans cette histoire. S’ils ont peut de chance de trouver une autre femelle avec qui s’accoupler, nourrir celle-ci avec leur propre corps permettre à la femelle de produire plus d’oeufs ou de mieux garantir leur succès. Les gènes du mâle seront donc mieux conservés à la génération suivante.

Après l’accouplement, et donc dans 30% des cas un délicieux repas pour la femelle, les mantes religieuses pondent ensuite leurs oeufs à l’intérieur d’une enveloppe spéciale appelée oothèque. Les oothèques sont faites d’une mousse très riche en protéines qui est excrétée par la femelle lorsqu’elle pond les oeufs. Cette mousse qui entoure les oeufs lors de la ponte est initialement liquide [4], puis elle sèche et durcit et forme une coque protectrice très solide. Souvent de couleur brun pâle, les oothèques sont aussi souvent pondues sur du bois ou des herbes sèches de la même couleur, et sont donc très bien camouflées.

Photographie d'oeufs de mantes religieuses rassemblés dans une oothèque. Photographié en Alsace sur l'Ile du Rhin à Kembs, près du barrage électrique EDF.
Oothèque de mante religieuse

Généralement, une mante religieuse ne pond qu’une oothèque par an, généralement à la fin de l’été aux mois de Septembre ou d’Octobre. Les oeufs contenus dans l’oothèque n’écloront que l’année d’après, au début de l’été en Mai ou Juin en fonction des régions.

D’autres espèces de mantes sont présentes en France, et parfois improprement appelées mantes religieuses. C’est le cas par exemple du Diablotin de Provence et d’autres petites mantes blanches et jaunes. Elles se distinguent cependant de la mante religieuse qui est la seule à avoir des taches noires sur la face intérieure des pattes, près du thorax.


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Notes et références

[1Battiston, R., & Fontana, P. (2010). Colour change and habitat preferences in Mantis religiosa.

[2Lawrence, S. E. (1992). Sexual cannibalism in the praying mantid, Mantis religiosa : a field study. Animal Behaviour, 43(4), 569-583.

[3Prokop, P., & Václav, R. (2008). Seasonal aspects of sexual cannibalism in the praying mantis (Mantis religiosa). Journal of ethology, 26, 213-218.

[4Ponte d’une oothèque par une mante religieuse en vidéo sur youtube.



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